Xavier Driencourt : « L’Algérie est ainsi revenue, en peu de temps, à sa vieille tradition de pays révolutionnaire »
A l’occasion de la célébration de la fête nationale française du 14 juillet à la résidence des Oliviers à Alger, l’Ambassadeur de France Xavier Driencourt est largement revenu dans son discours sur la situation que connait l’Algérie depuis le 22 février 2019.
Entouré des ministres des Finances Mohamed Loukal et des Transports Mustapha Kouraba, représentants du gouvernement algérien à la cérémonie, Xavier Driencourt déclarera que « lorsque les peuples donnent à leurs destinées un tour volontaire, la route qui s’ouvre est souvent semée d’embuches, et les Français, comme aujourd’hui les Algériens, le savent : pour que ce processus révolutionnaire débute, il faut déjà – comme l’écrivait Kateb Yacine en 1946 – « laisser les vieilles espérances, et forcer la porte du doute ».
Pour l’Ambassadeur de France à Alger, l’ « Algérie est ainsi revenue, en peu de temps, à sa vieille tradition de pays révolutionnaire – que la France, comme le monde – lui connait bien. On parlait souvent d’Alger comme « la Mecque des révolutionnaires », par les nombreuses rencontres internationales qui s’y tenaient; on dira peut-être bientôt qu’Alger est « la Mecque des révolutions », par l’exemple qu’elle donne à tous ceux qui, voulant transformer les vieux ordres et les systèmes anciens, refusent de payer le prix de la violence. En cela elle force le respect des autres nations, elle écrit une nouvelle page de son histoire et de l’histoire du monde sous le regard ébahi et admiratif de la planète ».
Après avoir longtemps fait un parallèle avec la révolution française, Xavier Driencourt a évoqué le rapprochement entre les deux pays. « Quel que soit l’avenir que vous écrirez, une chose restera, c’est la relation entre la France et l’Algérie. Nous sommes unis dans nos différences, c’est la singularité et la force de nos relations, nous sommes unis indéfectiblement : Alger sera toujours à 800 kms de Marseille; unis par nos populations, nos cultures, nos économies, la langue aussi que nous avons en partage. Nos rapports sont uniques dans leur genre, inédits de proximité entre deux nations si différentes par leur histoire et leurs références », conclura le diplomate français qui en est à son deuxième mandat à Alger après avoir dirigé la mission diplomatique française une première fois de 2008 à 2012.