Rachid Boudjedra incontrôlable sur Radio M
Dans une interview donnée à Radio M le 22 novembre 2017, Rachid Boudjedra revient sur son pamphlet Les contrebandiers de l’histoire publié aux éditions Franz Fanon en 2017 où il accuse de nombreuses personnalités de falsifier l’histoire et de soutenir des thèses abondant dans le sens de l’ancienne puissance coloniale. Parmi elles : Ferial Furon, Lyes Salem, Kamel Daoud, Wassyla Tamzali et Boualem Sensal.
Selon Boudjedra, « le pamphlet c’est dire ce qu’on veut sans rien avoir à démonter ». C’est dans cet esprit que s’est déroulée l’entrevue avec le présentateur El Kadi Ihsane, patient malgré les attaques personnelles de l’écrivain.
Il accuse Kamel Daoud, qu’il a déjà traité de larbin dans de précédentes interviews, d’avoir écrit un « roman avec deux versions, une pour l’Algérie et une pour la France », et ce dans le seul but de se faire connaître à l’étranger. Il reproche à Wassyla Tamzali de mentir sur les circonstances de l’assassinat de son père qu’elle dit commandité par le colonel Amirouche et ajoute même : « C’est faux. C’est quelqu’un de ma belle-famille qui l’a tué, un algérien de Bougie ». Il critique la thèse présentée par Boualem Sensal dans son roman Le village de l’allemand et le rapprochement qu’il y fait entre l’ALN et le nazisme. A propos du film El Wahrani de Lyes Salem, il dit : « C’est vraiment dégueulasse ! ». IL l’accuse lui et d’autres réalisateurs de s’agenouiller en adoptant des visions occidentales de l’histoire algérienne.
D’autres personnalités qui ne figurent pas dans Les contrebandiers de l’histoire n’ont pas échappé à l’agressivité de Boudjedra. Karim Moussaoui, jeune réalisateur du film En attendant les hirondelles a été victime d’attaques injustifiées de la part de l’écrivain qui, en parlant de son long-métrage, dit : « C’est de la merde. De plus, les femmes sont totalement absentes du film ». Il reproche aux jeunes réalisateurs de présenter une image fausse et volontairement noire de l’Algérie.
Quand le présentateur El Kadi Ihsane lui demande pourquoi Saïd Bouteflika est la seule personne épargnée par sa plume, Boudjera répond qu’il a été touché par la présence de Bouteflika au sit-in organisé devant les locaux de l’ARAV en juin dernier pour le soutenir. Il ajoute : « Il est venu en tant que citoyen algérien. Si vous savez ce que fait Saïd Bouteflika en Algérie, moi je ne sais rien ».