Non à la conférence zombie, oui à un parlement libre
La tenue de la conférence nationale est justifiée par la volonté louable d’assurer un maximum de représentativité des Jeunes, des Femmes, etc.
Lors des dernières élections législatives, le régime avait obligé toutes les listes à intégrer un quota de femmes. Aujourd’hui encore, le régime cherche à assurer la représentativité. Pourquoi ne pas appliquer la même solution ? à savoir exiger dans chaque liste 50% de jeunes, 50% de femmes, 50% d’universitaires, 50% de candidats libres.
Cette solution non seulement permettra d’assurer la représentativité escomptée, mais aussi, la légitimité constitutionnelle. Une telle élection organisée dans les 3 prochains mois, sous la houlette d’un gouvernement indépendant (mais de vrai), donnera un Parlement Libre, constitutionnel et représentatif.
Ce Parlement Libre, pourra également être une assemblée constituante chargée de débattre un projet de modification de la constitution, le Président soumettra le projet arrêté au vote du même Parlement ; Une fois voté, il sera soumis à référendum.
D’autres diront, mais qui nous garantit que les élections seront libres ? Je dirai simplement, un engagement et une mobilisation populaire sans précédent, à la hauteur de ce qu’on a vu dans toute l’Algérie, durant ce que je pourrai appeler les Vendredis Saints de l’Algérie moderne. Moi-même, je voterai après m’être abstenu de le faire depuis 20 ans!
Si le Peuple se présente en masse, s’il vote en masse, s’il surveille les urnes en masse, s’il choisit des têtes nouvelles, des jeunes, diplômés, instruits, s’il participe au dépouillement en masse, nous aurons pour la 1ère fois de l’histoire de l’Algérie un Parlement Libre.
Pour rester dans la légalité constitutionnelle. Le peuple doit donner l’exemple, à ses futurs leaders, la constitution doit dorénavant être INVIOLABLE.
Pourquoi aller inventer une espèce de zombie institutionnel, alors qu’il est possible de rester dans un cadre constitutionnel? Alors que cette espèce de zombie est sensé cohabiter avec l’actuel APN! selon l’aveu même du vice premier ministre !
La constitution de 2016, taillée sur mesure pour le Président actuel, constitue aujourd’hui un danger réel pour le régime, si les pouvoirs de super président qu’elle renferme tombaient entre les mains d’un étranger, c’est pourquoi, les hommes du régime veulent absolument sortir du cadre constitutionnel en attendant d’œuvrer à faire élire un des leurs pour y revenir et asseoir leur hégémonie pour quelques années encore.
L’annulation des élections du 18 avril, autorise une prolongation du mandat du Président en poste pour une période indéterminée. Selon la constitution, il n’y a rien à faire en attendant l’élection du nouveau président. Or, en contrôlant le Parlement, la donne change radicalement, puisque :
– S’il arrive un empêchement au Président, c’est le Président du Parlement qu’il le remplace, et c’est le Parlement, qui constate la vacance du poste de président. Et c’est encore le président du Parlement qui convoque des élections présidentielles.
– le Parlement pourra contrôler l’activité du Gouvernement, et peut lui retirait sa confiance le poussant ainsi à la démission.
– le Parlement légiférera dans toutes les matières et notamment en matière de lois électorales.
– Le Parlement réuni en constituante, se prononcera sur les modifications de la constitution, avant de les soumettre au référendum.
Il n’est donc pas uniquement question de rigorisme ou de légalisme d’un juriste apprenti polit-constitutionnaliste, mais à mon humble avis, l’unique et seule solution à même de faire parvenir en toute sécurité le mouvement à son objectif ultime : UNE VRAIE RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE.
Samir Benslimane, citoyen
Bejaia 15/03/2019