Le liberté sur internet régresse en 2017
Un rapport de l’ONG américaine Freedom House intitulé Freedom on the net 2017 nous apprend que durant l’année, les réseaux sociaux et d’autres supports en ligne ont servi d’outils de manipulation dans les élections de 18 pays. Aussi, le rapport nous montre que les stratégies de désinformation et les restrictions d’accès à l’internet mobile dans plusieurs pays ont entraîné un recul de la liberté sur internet pour la septième année consécutive.
Les réseaux sociaux comme outils de propagande :
D’après le rapport, près de la moitié des 65 pays concernés par l’étude ont connu une régression de la liberté de leurs populations sur internet alors que seulement 13 d’entre eux ont enregistré une amélioration et le plus souvent minime.
La Chine et la Russie considérées comme pionnières dans le domaine ont fini par faire des émules. Les faux comptes automatisés sur les réseaux sociaux, les fausses nouvelles et les armées d’internautes utilisés pour façonner l’opinion publique ont connu, par exemple, une prolifération importante aux Etats-Unis durant la campagne présidentielle et après l’élection de Donald Trump.
En dehors de l’influence désormais établie de la Russie sur les élections américaines, les habitants de 17 autres pays à travers le monde ont été privés de leur droit de choisir librement lors de différentes élections étant victimes de manipulation et ne pouvant forger leur avis sur des faits dans un environnement électoral transparent.
Selon l’étude, 30 pays ont utilisé des armées de faiseurs d’opinion sur internet comme outils de propagande gouvernementale et de réponse aux groupes dissidents. Parmi eux, le Venezuela, les Philippine et la Turquie.
Restriction d’accès à l’internet :
De nombreux gouvernements ont privé leurs populations en partie ou en totalité d’accès à l’internet mobile et à l’internet par ligne fixe pour des raisons politiques ou de sécurité. Ce phénomène concerne le plus souvent des territoires peuplés par des minorités ethnique ou religieuses opposés à leurs gouvernements.
Aussi, beaucoup d’entre eux ont bloqué l’accès aux applications de mise en ligne de vidéos live à l’exemple de Snapchat et Facebook Live justifiant parfois cela par la possible mauvaise utilisation de ces services de la part de leur population (nudité, violence, etc.)
Journalistes en ligne victimes d’attaques physiques :
D’après Freedom Home, le nombre de représailles contre des bloggeurs ou des journalistes pour leur discours en ligne a augmenté de 50% en 2017 dans 20 à 30 des pays étudiés. Les personnes ayant critiqué la religion majoritaire dans leurs pays ou s’étant exprimés sur d’autres sujets sensibles représentent la majorité des victimes. Au Myanmar, un journaliste d’investigation a été tué après avoir publié sur Facebook des rapports sur la corruption locale.
La population chinoise est la plus touchée par la limitation de sa liberté en ligne pour la troisième année consécutive. L’étude ne révèle aucune donnée sur l’Algérie.
En dehors des procédés évidents de limitation de la liberté en ligne tels que le blocage de sites internet ou le blocage d’accès au réseau, les outils de manipulation sont difficilement décelables.
Les fausses nouvelles et les faux comptes font souvent beaucoup de dégâts malgré des investigation poussées, des vérifications répétées et les tentatives de certains supports en ligne de limiter leur multiplication. La seule manière efficace de contrer ces pratiques est d’éduquer les populations à l’utilisation des médias.