Liam Gallagher « As You Were » : un retour vers le futur

Après la séparation d’Oasis en 2009 et une tentative peu convaincante de près de cinq ans avec Beady Eye, Liam Gallagher revient avec un album solo qu’il décrit comme celui «  de la dernière chance »¹

Ecrit et composé avec l’aide de Greg Kurstin, connu pour son travail avec Adele, Lily Allen et bien d’autres, As You Were est aussi familier que surprenant. Au premier abord, la recette est la même qu’avec Oasis : des balades aux mélodies sorties tout droit des sixties (For What it’s WorthWhen I’m In Need), une guitare acoustique omniprésente accompagnant une voix nasillarde et quelques titres rock joués sur une guitare électrique au son strident (Wall Of GlassGreedy Soul). Cependant,  quelques titres échappent à ce retour aux sources forcé et Chinatown en est un excellent exemple. Le son acid-folk et le rythme battu au tambour de ce titre viennent briser la monotonie de l’album et y apporter une étonnante fraîcheur. 

Entre la lettre touchante et sincère qu’est For What It’s Worth qu’on devine écrite pour Noel, son ainé, les clins d’œil maladroits aux Rolling Stones et à Jimi Hendrix («  Angelsgimme shelter », «  She’s so purple haze ») et l’incompréhensibilité de certain couplets se voulant rock (« She got a six six six, I got my crucifix, she got a spinning head, like seeing Grateful Dead »)la qualité textuelle de As You Were est très inégale, chose qu’on oublierait presque tant les refrains de l’ensemble des titres sont accrocheurs. 

Avec cet album, Liam Gallagher aura réussi un retour qui, s’il n’est pas fracassant, laisse impatient de voir les futurs travaux auxquels il ouvre la porte.

1. Interview donnée au magazine américain Billboard, le 28 juillet 2017 :
http://www.billboard.com/articles/columns/rock/7881964/liam-gallagher-talks-touring-upcoming-solo-record-as-you-were-unlikely