Échec du dialogue entre les médecins résidents et le ministre de la Santé

Mercredi 27 décembre a eu lieu une rencontre entre les membres du Collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA) et le ministre de la Santé Mokhtar Hasbellaoui.

Les médecins résidents ont entamé un mouvement de protestation il y a quatre semaines demandant l’abrogation du service civil sous sa forme actuelle, l’égalité vis à vis du service militaire, l’accès au régime de sécurité sociale des professionnels de la santé, l’amélioration des conditions d’enseignement et de travail ainsi que la révision du statut du médecin résident.

Selon un membre du bureau national du CAMRA et contrairement à ce qu’à déclaré le ministre à la presse, aucune des revendications n’a été satisfaite. Selon cette même source, le ministre a été totalement hermétique aux propositions des résidents et a vite fait de mettre fin à l’entretien prétextant un rendez-vous important.

Service civil et statut du résident

Au sujet des revendications qui le concernent directement, le ministre a entretenu un flou total. Pour le service civil, il a de nouveau parlé de mesures incitatives consistant en l’assurance d’un logement de fonction et d’un plateau technique complet. Or, le service civil demeurant obligatoire, il n’y a pas de place pour l’incitation. De plus, le logement de fonction pour les médecins affectés loin de leur domicile est un droit déjà assuré par la loi algérienne mais qui n’est que rarement concrétisé sur le terrain.

Aussi, une nouvelle mesure jugée injuste par les représentants des médecins résidents a été annoncée par le ministre. Selon lui, la Direction de la fonction publique prépare un projet de loi qui permettra aux médecins spécialistes d’exercer dans le secteur privé dans les wilayas des Hauts-Plateaux et du Sud sans conditions après la fin de leur service civil alors qu’ils ne pourront le faire dans les wilayas du Nord qu’après cinq années d’exercice dans le secteur public.

Quant à la révision du statut du médecin résident,  il a catégoriquement rejeté la demande de la CAMRA justifiant ce choix par l’importance des changements qu’entraînerait une pareille décision pour les résidents en pharmacie et en chirurgie dentaire.

Service militaire et pédagogie :

A propos de ces deux revendications, le ministre s’est contenté de rappeler que ces points concernaient respectivement les ministères de la Défense nationale et de l’Enseignement supérieur.

La stratégie d’opacité de Mokhtar Hasbellaoui : 

Selon la même source, le ministre de la Santé a bafoué par deux fois les règles de transparence que désirait instaurer le CAMRA pour cette rencontre. Au début de la réunion, il a demandé aux deux journalistes présents de sortir de la salle. Aussi, il a refusé l’établissement et la signature d’un procès verbal de réunion en répondant aux membres du CAMRA insistants qu’ils devaient se contenter de la déclaration officielle faite à la presse en fin de réunion.

A l’issue de cette réunion, le CAMRA a décidé la poursuite de sa grève illimitée. Une réunion aura bientôt lieu pour discuter de la suite à donner au mouvement de protestation.