Ces algériens bloqués en Algérie : des vies entières otages d’une autorisation de quitter le territoire qui n’est jamais délivrée (officiellement)

Meriem est une étudiante brillante, qui a pu décrocher il y a de cela presque deux ans, une bourse aux émirats arabes unies, une bourse d’excellence dont l’étudiante n’a pas pu profiter pour cause de pandémie du Covid 19.

Aujourd’hui Meriem veut partir finir ses études au Canada, elle a finalisé toutes les démarches, même le visa, et le billet, mais elle n’a jamais pu quitter le territoire à cause de l’impossibilité d’obtenir le fameux sésame, l’autorisation de quitter le territoire, délivrée en principe par le premier ministère, chargé de cette mission  apparemment ‘’impossible’’ vu que personne ne peut en bénéficier, du moins pas officiellement. Meriem dénonce :

« Bonjour, je suis titulaire d’un visa d’études pour le Canada, mes études sont censées commencer le 26 Avril, mais je n’ai pas partir, car je n’ai pas pu obtenir l’autorisation de quitter le territoire, une autorisation qui n’est pas délivrée, elle n’est même pas traitée, car les refus sont automatiques, et il n ya pas que nous, il y a aussi les visas de travail, les regroupements familiaux, et les visas de santé.. et pour la plupart, nous partageons tous un point commun, celui de ne pas revenir une fois le départ effectué, nous voyageons pour de longues périodes, ce qui ne constitue pas en soit un danger pour le pays en termes de risques liés au Covid »

Des Meriem, il y en a par milliers, Ryad et Nassim ont tous les deux payé 600 mille dinars en première tranche de la redevance de leurs études au Canada, aujourd’hui bloqués en Algérie, ils risquent d’être sanctionnés pour l’année entière, et perdre les 600 mille dinars.

Khadidja n’a pas vu son mari depuis 15 mois, elle raconte au micro de la rédaction : «  Mon mari est résident canadien, nous avons fait le mariage il y a de cela plus de 15 mois, j’ai été à ses cotés pendant 4 jours, puis il est parti au Canada pour finaliser les papier de notre regroupement, je ne me doutais pas que ca allait etre la derniere fois que j’allais le voir pendant ces 15 longs mois, le gouvernement Canadien m’autorise à venir, j’ia tous les documents, mais ca bloque ici au niveau du ministère de l’intérieur, ou si j’ose dire, le ministère des fantômes, on y trouve jamais personne, et cette autorisation n’est que de la fumisterie.. »

On connaissait donc les algériens bloqués à l’étranger, dont les plaintes continuent à ce jour, les demandes de rapatriement continuent aussi à se faire entendre, dans plusieurs pays au monde ou des algériens sont bloqués depuis plus d’une année, pour certains dans des conditions déplorables.

Mais comme présentée au début de l’article, il y a une autre catégorie, celle des algériens bloqués en Algérie !

Beaucoup en effet souhaitent quitter le territoire national pour des motifs souvent impérieux. Ceux qui sont amenés à sortir du pays en pleine crise sanitaire sont les étrangers en mission, souvent de travail, en Algérie, les Algériens résidents à l’étranger et d’autres catégories, dont les détenteurs d’un visa d’études, les malades et les conjoints d’étrangers.

Le problème n’est pas insurmontable en principe d’autant que plusieurs compagnies aériennes étrangères continuent à desservir les aéroports algériens avec des vols spéciaux, plus précisément des vols de rapatriement.

Ceux qu’on entend le plus dans ce cas la sont les Algériens et les Algériennes mariés à des étrangers (ères).

Du côté des pays de destination, tous les écueils sont levés. Comme par exemple la France, qui abrite la plus forte communauté algérienne à l’étranger et dont plusieurs compagnies aériennes effectuent des vols de rapatriement à partir de l’Algérie. ASL..

Les visas sont aussi délivrés malgré les restrictions imposées par la crise sanitaire.

Mais pour sortir d’Algérie, pour les Algériens résidents, il faut obtenir une autorisation de sortie délivrée par les services du ministère de l’Intérieur, et le problème réside ici

Ceux qui crient leur détresse sur les réseaux sociaux assurent que l’obtention de la fameuse autorisation n’est pas chose aisée. Beaucoup affirment être détenteurs d’un visa de type D, c’est-à-dire un visa long séjour (plus de trois mois) octroyé principalement à ceux qui se déplacent dans l’espace Schengen pour des raisons de santé, d’études ou familiales.

Depuis le début de la crise sanitaire, la gestion des déplacements exceptionnels de et vers l’Algérie est confiée au ministère de l’Intérieur. C’est ce département qui par exemple validait les listes des Algériens qui ouvrent droit au rapatriement avant la suspension de ce genre d’opérations le 1er mars.

En France, et malgré les fortes restrictions imposées sur les déplacements, les conjoints étrangers de Français sont exempts de l’interdiction d’entrer, au même titre que les détenteurs d’un passeport français ou des étrangers résidents.

Ceux qui sont dans ce cas et qui se trouvent bloqués en Algérie crient leur détresse et soulignent, à juste titre, que la situation est d’autant plus intenable que personne ne sait quand tout cela prendra fin.

L’ouverture des frontières et le retour à la normale n’est en effet pas à l’ordre du jour ni du côté algérien ni du côté européen. Redoubler de vigilance en ces temps où les nouveaux variants du coronavirus font trembler la planète et menacent d’un retour à la case départ est fortement compréhensible. Il est même salutaire. Mais tous ces citoyens empêchés de rejoindre leurs familles ont besoin d’une solution et sont dans leur bon droit de la réclamer.