5e mandat, la mobilisation face à l’humiliation
Le portrait du président Abdelaziz Bouteflika arraché des bureaux du RND rue Mohamed Khemisti, c’était l’image marquante des grandes manifestations de ce vendredi à Alger contre un 5e mandat du chef de l’état.
Le rassemblement qui avait commencé timidement à la place du 1e mai aux environs de 14h00, se transforme en une gigantesque démonstration de force. La marée humaine traverse la rue Hassiba Ben Bouali et les boulevards Amirouche et Zighout Youssef. Devant l’Assemblée populaire nationale, les slogans fusent, Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Ouyahia et le FLN y sont décriés.
Khaled, 22 ans, étudiant à l’Ecole polytechnique d’Alger manifeste ce vendredi car il estime que « le 5e mandat serait le mandat de trop et que c’est le devoir du peuple de faire entendre sa voix ».
Nouria, 42 ans, vêtue de l’emblème national considère pour sa part que sa présence ici était nécessaire pour « mettre un terme à un pouvoir qui nous méprise ». « Ce que vous voyez là c’est le cri d’un peuple qui veut renouer avec sa dignité ».
Après la halte du parlement, la marche reprend avec la même ferveur, direction le palais présidentiel d’El Mouradia.
Des premiers heurts éclatent devant le Palais du peuple, les policiers anti émeutes tirent des gaz lacrymogènes. C’est le premier barrage dressé par les forces de l’ordre, il restera infranchissable. Le deuxième se trouve un peu plus loin au niveau de l’avenue de Pékin à l’entrée du quartier d’El Mouradia.
Samir, militant et présent à la marche est résigné face à la foule qui bat en retraite. « Cette mobilisation est venue contre l’humiliation du cinquième mandat », nous confiera-t-il.